07/02/2012

Le paradoxe du 95 D.

« Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et … »

[Non, ça c’est autre chose.]

Je disais donc, le monde se divise en deux catégories : Les bienheureux, persuadés que Dieu ou je ne sais quel autre barbu évanescent les a créés tels qu’ils doivent être ; et les autres, pauvres hères condamnés à tirer la tronche devant leur miroir en pied.

Bien sûr, je ne vais pas revenir sur le problème quasi métaphorique que nous pose notre perception au corps (bien qu’à l’idée même de m’auto-citer je sente monter en moi ce délicieux sentiment de toute puissance), mais ici le propos, sans être totalement opposé, et tout de même légèrement différent.

[J’adore pondre 10 lignes sans que personne ne capte que dalle à ce que je cause]

Parce que, s’il y a bien un business qui se fait florissant passé les pantagruades de la fin d’année, c’est bien celui du RÉGIME.

Il est clair que si, comme moi, vous êtes davantage amateurs de canard gras-profiteroles que de cabillaud-petits pois vapeur, c’est un concept qui peut effrayer et qui tient en deux mots : SE PRIVER.
Oui, n’écoutez pas les grands manitous qui vous diront que l’on peut maigrir en mangeant de tout.
Y a un moment va falloir faire une croix sur un truc ou du moins en diminuer sérieusement les quantités
(parce qu’on est d’accord, se restreindre à UNE cuillère de Nutella par semaine, C’EST se priver).

Oserai-je l’avouer, j’ai moi-même succombé, et plusieurs fois, aux sirènes de « la + belle car + mince donc plus désirable » que m’envoyait, l’air de rien, le Vogue Italie posé négligemment sur la table basse.

Seulement, il n’y a pas que pour les choses importantes que je manque de courage.
De toute façon, étant donné mon appétit de Shrek, me mettre à la diète ça tient sans doute plus de la foi que du courage ; et de la foi, j’en possède autant que de verrues sur le fessier, c'est-à-dire, heureusement pour moi, aucune.

D’autant que si je m’écoutais - ou plutôt si je me regardais à travers ces deux trous qui nous servent normalement de fenêtres sur le monde - je pourrais me trouver bonnasse.

D’abord parce que, nous autres femelles le savons (et les mâles vont bientôt être ravis de l’apprendre), la graisse se dirige d’abord vers les mamelles.
Jusque là, pas de problème, personne ne se plaint de devoir taper d’un coup dans le 95D, seulement, insidieusement, voilà que les lipides s’installent autour des genoux, font leur nid sur les hanches et bientôt (dans votre tête) votre grosse paire de loches n’est plus que le reflet de la grosse vache que vous êtes devenue.
Je dis bien « dans votre tête » parce que la plupart du temps, personne ne remarque ce léger embonpoint :
« Ah bon ? T’as grossi ? Noonn… ».

Lorsque, enfin, on trouve au fond de soi (et c’est dire s’il a fallu creuser) la force de renoncer à ces quelques grammes de plaisir que sont la noisette de beurre dans la poêle ou le doigt dans le pot de confiture, histoire de plus avoir l’air d’un sharpei lorsqu’on s’assoit, on se prend le retour de frisbee dans la gueule ;
car l’équation « tour de poitrine » fonctionne aussi dans l’autre sens et à notre plus grand regret :
c’est encore des roploplos qu’on fond le plus vite.

Je vous parle d’expérience, le deuil sera rude.

Surtout qu’on s’y était habitué à ce 95D durement gagné à coup de plâtrées de gratin dauphinois ou de frites-mayonnaise (j’ai vraiment une relation fusionnelle à la patate moi…),
et même si ça faisait déjà plusieurs années maintenant qu’on n'avait pas pu se regarder le nombril, ce n’était finalement pas un pare-vue des plus désagréable.

En définitive, il n’y a bien guère qu’à travers les yeux de l’amour que l’on pourra un jour se contempler tel que l’on est ;
mais en attendant qu’ils se posent sur nous, il serait bon de se demander si nos kilos sont le poids le plus lourd qu’on ait à porter.

  

11/01/2012

Les pieds sur terre.



Ce n’est plus un secret pour personne, du moins pour les plus assidus d’entre vous, je ne prends aucune résolution (qu’elle soit bonne ou mauvaise) lorsque sonne l’heure de solder les comptes de l’année écoulée et d’ouvrir le cahier de la nouvelle.

Soyons honnêtes.
Même les personnes qui s’y astreignent annuellement savent que ces résolutions seront devenues obsolètes quand pointeront les premiers jours de février, et encore, pour les plus motivés.
On ne devrait jamais commencer à avoir ne serait-ce que l’ombre d’une envie de faire le bilan de quoi que ce soit.
C’est ce que l’on pourrait appeler une « entreprise périlleuse ».

Parce qu’à l’évidence, on vit toujours très bien jusqu’à ce que vienne le moment de se demander si c’est vraiment le cas.
Alors on se met à réfléchir à ce qui ne va pas, on finit par trouver, on cherche à quel moment ça a pu merder et sans vraiment s’en apercevoir, nous voilà en train de nous adresser à la blondinette de 10 ans que nous étions il y a … pas si longtemps ;
En pensant qu’avec quelques conseils avisés du grand sage que l’on est devenu, elle évitera de se prendre plus tard les pieds dans le tapis :

« Fuit comme la peste le moindre chromosome xy qui se présentera affublé d’une guitare, d’un ukulélé ou de n’importe quel autre instrument susceptible de pouvoir te jouer la sérénade.
C’est une question d’amour propre.

Et je ne vais pas te mentir, on n’apprend pas toujours de ses erreurs, et le prix à payer est souvent plus élevé que ce que tu as en banque ;
Mais l’injustice va falloir faire avec, parce que c’est le gimmick de chaque existence.

La vie ce sera beaucoup plus difficile que tout ce que tu as imaginé. Mais comme les choses sont plutôt bien foutues, ce sera aussi plus beau que tout ce dont tu as rêvé.

Tu te demanderas longtemps ce qu’il y a au-delà de tout cela, jusqu’à ce que tu ais la certitude qu’il n’y a rien du tout, et que c’est tant mieux.
Tu te réveilleras un matin devant la brume qui caresse les cyprès d’un paysage de Toscane ou le Vercors sous les premières neiges ; et tu sauras que l’Éden est là, dans ce que tu vois, ce que tu sens, ce que tu touches, ce que tu entends.

[Non je n’ai pas mangé Terrence Malick]

Entraine toi aussi à dire Adieu.
Ce sera pas Verdun non plus, mais les Hommes sont comme les sacs d’une grande marque un premier jour de soldes, ils disparaissent trop tôt, et bien plus vite qu’on ne l’aurait espéré.

Et puis non, oublie tout ça.

Après tout la vie n’a souvent rien à voir avec des hauts et des bas.
La plupart du temps on marche sur un fil.
On se casse rarement la gueule, mais ça tangue quand même sérieusement.
On cherche tous le moyen de rester en équilibre, que ce soit seul, à deux, à plus, à quatre pattes en combi latex au bout d’une laisse, sur les mains ou sur un pied
(un accident de tronçonneuse est si vite arrivé).
Après tout, je doute qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises façons de traverser…

Ah ! oui, au fait Gamine…

Les Worlds Apart, ce n’est pas de la musique.
N’insulte pas ton père lorsqu’il te dit que dans deux ans on n'en entendra plus parler, parce que, pour une fois, il a raison. »